Softbank Robotics solde ses stocks de robots: le bon débarras d'Aldebaran

C'est l'histoire d'un grand gâchis et d'un grand mépris qui se poursuit au sein de SoftBank. Robotics Europe. Alors qu'un plan social prévoit la suppression d'au moins 165 postes en France (exclusivité fracassante du Journal du Net le 14/06/21), SoftBank Robotics Europe continuerait d'organiser son auto-destruction. Après la casse sociale et la casse technologique, c'est la casse économique qui se présente. Selon nos informations, SoftBank Robotics aurait trouvé un nouveau partenaire en Europe pour reprendre et racheter à prix carrément soldé l'ensemble de ses stocks de Nao et Pepper. Pour rappel, SoftBank avait clairement annoncé que ces robots ne feraient plus l'objet d'aucun développement à l'avenir. Comprenez ici : "nous arrêtons de dépenser de l'argent dans ces robots qui ne trouvent pas leur public, et la production devrait s'arrêter". Ce n'est pas la version officielle, mais c'est ce que l'on peut lire entre. les lignes.

Ainsi donc, nous avons appris que SoftBank allait brader à un partenaire ses quelque 800 Pepper et 150 Nao à "prix braderie".

Selon nos informations, le prix de gros obtenu par le nouveau partenaire - en l'occurence une société créée tout récemment pour l'occasion par le géant allemand Hahn Group - serait de 5,5 Millions d'euros, au lieu des presque 9 Millions d'euros que vaut ce lot.

C'est peut-être une bonne affaire sur papier, mais on peut s'interroger. alors que l'on supprime des postes en France, et après avoir laissé la technologie de ces robots si prometteurs à une époque partir entre les mains des Japonais, voilà que le fruit des ventes des stocks va lui aussi échapper à la France.

L'autre point est lui technologique. Des robots Nao ou Pepper vont être revendus par un nouveau distributeur à prix plein aux clients. Si le scénario magique se concrétise, des clients vont acheter des robots deux fois leur prix et hériter pour cela des machines vieilles de plus de trois ans, n'ayant connu aucun réel développement récent (si ce n'est un léger lifting pour Nao) et n'en connaîtront plus aucun (puisque la production est partie pour s'arrêter). En gros, cela reviendrait au prix d'une Tesla et avec le discours de Tesla, une Scenic qui roulerait au super et dont la production s'arrête. Si jamais tout le stock venait à trouver preneur, ce qui est assez peu probable, il y a fort à parier que cela signerait l'épilogue de l'aventure SoftBank au pays des humanoïdes. Les pépites tech de SoftBank se retrouveraient au stade des reliques, sans créateurs derrière pour assurer les développements. Comme un nouveau signe de chapitre funeste.

Pour tous les ex-Aldebaran de SoftBank Robotics Europe, la pilule risque d'être difficile à avaler. Pour rappel, la filiale a clos son exercice 2019-2020 avec une perte nette de plus de 32 millions d'euros et a perdu plus de 100 millions d'euros ces trois dernières années.